Même si les patois francoprovençaux forment une même famille, ils sont loin d’être uniformes. On observe des variétés locales très marquées, souvent liées à l’histoire politique et religieuse des régions. Ces différences s’expliquent par des siècles d’histoire régionale : frontières religieuses (protestants/catholiques), administratives (évêchés, bailliages, duchés), ou encore géographiques (cours d’eau, vallées isolées, passages alpins, etc.).
Les patois ont laissé leur empreinte dans les noms de lieux (Court, La Douay, Semsales, Arbaz, etc.), dans des surnoms populaires : à Hérémence, les habitants sont surnommés les Pensàs (« ventrus »), à Savièse les Tasaraouètes (« charognards »), à Ardon les Pecà-dzotes (« mange-blettes »), mais aussi dans de nombreux régionalismes, colorant ainsi le français local. Ces mots qui survivent dans la langue de tous les jours désignent souvent des réalités inconnues ailleurs :
Mathieu Avanzi, professeur ordinaire et directeur du Centre de dialectologie galloromane et d’étude du français régional à l’Université de Neuchâtel.