Les patois par région

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Une géographie linguistique très riche

Même si les patois francoprovençaux forment une même famille, ils sont loin d’être uniformes. On observe des variétés locales très marquées, souvent liées à l’histoire politique et religieuse des régions. Ces différences s’expliquent par des siècles d’histoire régionale : frontières religieuses (protestants/catholiques), administratives (évêchés, bailliages, duchés), ou encore géographiques (cours d’eau, vallées isolées, passages alpins, etc.).

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Carte de Delna Imhoff, GPSR
Crédit : Carte de Delna Imhoff, GPSR
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L’empreinte des patois

Les patois ont laissé leur empreinte dans les noms de lieux (Court, La Douay, Semsales, Arbaz, etc.), dans des surnoms populaires : à Hérémence, les habitants sont surnommés les Pensàs (« ventrus »), à Savièse les Tasaraouètes (« charognards »), à Ardon les Pecà-dzotes (« mange-blettes »), mais aussi dans de nombreux régionalismes, colorant ainsi le français local. Ces mots qui survivent dans la langue de tous les jours désignent souvent des réalités inconnues ailleurs :

  • À Fribourg, la poya (du latin PODIUM « lieu surélevé ») désigne la montée à l’alpage des bêtes à l’approche de l’été.
  • Dans le Jura, le totché (qui continue le latin TORTELLUM qui a donné le français « tourteau ») désigne une tarte à base de pâte à pain et de crème aigre.
  • En Valais, un mayen (terme dérive du latin MAIUS, en référence au mois de mai, période de montée des troupeaux vers ces pâturages intermédiaires) désigne un bâtiment d’altitude, en bois, utilisé autrefois comme étable, grenier et abri saisonnier entre plaine et alpage.
  • Au sein du canton de Vaud, un redzipet désigne ce qu’on appelle ailleurs un « rapporteur » ou un « mouchard« . Etymologiquement, le mot vient d’un ancien composé du patois redipet (« qui redit des pets »), attesté depuis le XIXe siècle.
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Mathieu Avanzi, professeur ordinaire et directeur du Centre de dialectologie galloromane et d’étude du français régional à l’Université de Neuchâtel.

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